Appel à candidature pour les services d’un(e) consultant(e) pour la réalisation d’une enquête

Thématique : stigmatisation liée à l’avortement

Lieu d’exécution : Sinfra / Côte d’Ivoire

Les tâches prévues au titre de ce contrat de consultance sont les suivantes :

  • Conduire des réunions de cadrage avec l’équipe de coordination du projet afin de présenter la méthodologie et le processus de l’enquête ;
  • Mettre en place une méthode de collecte de données ;
  • Tester l’application de collecte et le matériel de travail ;
  • Former les jeunes enquêteurs et enquêteuses engagé.es de Sinfra ;
  • Mettre en place une méthode de traitement de données.

I-             CONTEXTE ET JUSTIFICATION

La Côte d’Ivoire a ratifié le protocole de Maputo dans lequel les pays signataires autorisent l’avortement dans 3 cas. En cas de mise en danger grave de la vie de la mère et du fœtus, en cas de viol et en cas d’inceste. Dans les autres cas, l’avortement est illégal et passible de poursuites pénales. Selon le PMA 2020, on estime que 4 à 5% des femmes en âge de procréer ont eu un avortement potentiel dans les 12 mois précédant l’enquête, soit entre 209 000 et 288 000 avortements par an en Côte d’Ivoire. Selon une étude de l’Institut national de la statistique (INS) réalisée en 2018, 27% des femmes ivoiriennes ont déjà avorté au moins une fois dans leur vie. Parmi ces avortements, 63 % étaient non sécurisés. Bien que les soins après avortement soient autorisés par la législation ivoirienne, les restrictions légales liées à la pratique de l’avortement sécurisé demeurent un problème majeur de santé publique en Côte d’Ivoire, car il constitue une source de décès maternels et de complications médicales graves, telles que des hémorragies, des infections ou des lésions aux organes reproducteurs qui sont causées par l’avortement clandestin. Ces chiffres reflètent la réalité d’un défi majeur qui est dû en grande partie à l’absence d’une loi relative à la santé reproductive en Côte d’Ivoire. Cette absence de cadre juridique en faveur de l’avortement sécurisé en Côte d’Ivoire, favorise et renforce la stigmatisation liée à l’avortement. En effet selon une étude réalisée en 2022 par le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), 60 % des femmes qui avortent en Côte d’Ivoire sont stigmatisées par leur famille, leur communauté ou les professionnels de la santé. L’étude a également révélé que la stigmatisation liée à l’avortement est un facteur de risque de dépression, d’anxiété et de suicide chez les femmes. A Sinfra, la situation de l’avortement est tout aussi alarmante. Bien que les chiffres soient inexistants, les retours de la société civile quant à la stigmatisation liée à l’avortement dans cette localité présentent un portrait peu flatteur de la situation qui nécessite une intervention. En effet, malgré le fait que le cadre juridique ivoirien autorise les soins après avortement, les femmes et les filles de Sinfra qui ont recours à l’avortement clandestin, ne bénéficient pas de ces services en raison de la stigmatisation dont elles sont victimes de la part de leurs proches, mais également du personnel de santé qui est censé fournir sans discrimination et de manière objective, ces services.

Sur la base de l’analyse ci-dessus et dans la continuité des efforts de sensibilisation des jeunes engagé.es visant à dénoncer cette situation, Engage & Share a pris l’initiative de relever ce défi avec les jeunes de Sinfra à travers ce projet qui vise à lutter contre la stigmatisation de l’avortement et vient anticiper les éventuelles réticences de la population de Sinfra quant à l’accès aux femmes et aux filles au service d’avortement sécurisé après l’adoption de la loi ivoirienne relative à la santé de la reproduction qui est en cours de validation.

Le projet est composé de 4 activités clés dont la présente enquête qui a pour but de déterminer les facteurs qui contribuent à la stigmatisation de l’avortement à Sinfra afin de fournir des données solides pour l’élaboration d’une stratégie en faveur de la clarification des valeurs liées à l’avortement sécurisé.

Les présents termes de références sont élaborés pour recruter un consultant qui se chargera de la conception de questionnaires de l’étude, de leur administration sur le terrain, au dépouillement ainsi que de la rédaction du rapport de l’étude.

II- Objectif général

1- Objectif principal

La présente enquête a pour but d’identifier les facteurs qui contribuent à la stigmatisation de l’avortement à Sinfra afin de fournir des données solides pour l’élaboration d’une stratégie en faveur de la clarification des valeurs liées à l’avortement sécurisé.

3- Objectifs spécifiques

  • Collecter des données ;
  • Analyser les données ;
  • Rédiger les résultats de l’enquête ;
  • Communiquer les résultats de l’enquête.       

III- Exigences relatives au profil d’un consultant

  •  Avoir au moins trois (3) ans d’expérience dans le domaine ;
  • Avoir déjà conduit avec succès plusieurs enquêtes / évaluations dans un domaine similaire ;
  • Être capable de travailler en équipe, de garantir la confidentialité des données, d’être discret(e)  et de respecter les délais;
  • Etre jeune, âgé(e) de 25 à 35 ans ;
  • Etre disponible du mois de décembre 2023 au mois de février 2024;
  • Etre d’accord pour travailler avec des jeunes engagé.es de Sinfra pour l’enquête;
  • Etre titulaire d’un bac+5 en statistique.

IV-      DÉPÔT DE DOSSIERS

Les candidatures doivent être rédigées en français, doivent comporter votre Curriculum Vitae, votre diplôme et des preuves de prestations similaires et doivent être envoyées sur contact@engageandshare.org avec en objet : Contrat de consultance 2024 au plus tard le samedi 23 décembre 2023.  

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