16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles : qu’en est-il des zones rurales ?

Selon le rapport statistique sur les violences basées sur le genre en 2020, 5405 cas de violences basées sur le genre ont été rapportés et pris en charge en Côte d’Ivoire, dont 2583 cas en milieu rural. Les violences physiques sont le type de violence le plus courant, avec 35 % des cas en milieu rural. Elles sont souvent perpétrées par le conjoint, le partenaire ou un membre de la famille. Les violences sexuelles sont le deuxième type de violence le plus courant, avec 25 % des cas en milieu rural. Elles sont souvent perpétrées par des inconnus, des membres de la famille ou des amis. Cela est dû au fait que les femmes et les filles vivant en milieu rural ont un accès limité aux services de prévention, de protection et de prise en charge en cas d’abus. ce qui les rend plus vulnérables aux violences sexistes. Mais surtout, cela est dû aux normes sociales et culturelles. Ces normes sociales et culturelles contribuent à créer un climat de silence et d’impunité autour des violences qui rendent plus difficile leur prévention et leur prise en charge. Par exemple, Les violences conjugales sont souvent considérées comme une affaire privée, et les femmes qui la subissent et qui sont prêtes à dénoncer leurs bourreaux sont souvent stigmatisées. Les femmes et les filles sont donc plus exposées, car elles ont moins de ressources pour s’en protéger.


Pour y faire face, il est nécessaire de s’attaquer aux facteurs qui les favorisent. Cela passe par la promotion de normes sociales et culturelles plus égalitaires et par l’amélioration de l’accès aux information de prévention et de protection.

Les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux #femmes et aux #filles, célébrés chaque année entre le 25 novembre et le 10 décembre, sont une occasion pour les communautés du monde entier de se mobiliser contre ce fléau. En Côte d’Ivoire, la campagne est organisée chaque année par le gouvernement, les partenaires locaux et internationaux et la société civile. Malheureusement, leurs initiatives sont orientées en majorité en zone urbaine et sur les réseaux sociaux, lorsque les victimes sont en majorité dans les villages et dans les communautés isolées qui n’ont pas accès à internet. Elles n’ont donc aucun moyen d’avoir accès à ces informations en dehors des programmes de formation et des sensibilisations qui ciblent exclusivement ces zones minoritaires et marginalisées. Elles sont donc moins susceptibles de faire recours à la police ou faire une demande d’aide juridique.

Selon une enquête nationale réalisée en 2019, 62 % des femmes vivant en milieu rural ont subi au moins une forme de violence physique ou sexuelle au cours de leur vie. Il est donc impératif que de plus en plus, les actions menées lors des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles soient orientées en milieu rural afin de :

  • Augmenter la sensibilisation aux différentes formes de violence faites aux femmes et aux filles vivant dans ces zones isolées;
  • Renforcer les capacités des femmes et des filles vivant en milieu rural à se protéger contre les violences en les formant sur les types de violences afin qu’elles puissent les identifier ;
  • Promouvoir l’égalité des sexes en milieu rural afin de briser les normes culturelles et sociales qui maintiennent et réduisent les femmes et les filles victimes de violences au silence ;
  • Leur fournir les moyens de dénoncer les abus dont elles sont victimes auprès des services et organismes compétents pour traiter leurs requêtes et les prendre en charge.

Afin d’y contribuer, Engage & Share initie une sensibilisation en zone rurale précisément à N’Zianouan, une localité de Tiassalé afin de sensibiliser et de fournir aux femmes et aux filles qui y vivent, des ressources susceptibles de les aider à se protéger contre les violences basées sur le genre, mais aussi de recueillir leurs besoins pour celles qui ont déjà été victimes de violences afin de faciliter leur prise en charge physique, psychologique économique et juridique.

En agissant ensemble, nous pouvons contribuer à créer un monde où toutes les femmes et toutes les filles vivent libres de toute violence.